Schottisch, Sicilienne, Marguerite, Autrichienne

Ces quatre danses, Schottisch, Sicilienne, Marguerite et Autrichienne, sont toutes de la même famille, et, semble-t-il toutes dérivées de la schottisch. Celle-ci serait venue d'Angleterre en Allemagne. Sans doute apparue vers 1847, sous la dénomination "Scottish danse", danse écossaise, les Allemands la notèrent "schottische" selon leur système d'écriture. Adaptée en France vers 1850 environ, cette graphie posa un problème car le SCH se lisait plutôt CHE que SKE. Ainsi on va lire "schotich" vers 1850 puis scottish vers 1870 alors que dans le même temps, les traités de danses conservent la forme "Schottisch". La "Sicilienne" est une scottish-polka-glissée telle que décrite par Giraudet dans son traité , sauf qu'ici les groupes de pas ne sont pas doublés. Elle n'a d'autre part aucune parenté avec la danse de salon éponyme de la fin du XIXème siècle. La "Marguerite" et "l’Autrichienne" nous paraissent être également des variantes de cette même scottish polkée de salon. Il semble vraisemblable que ces modifications d'un modèle de base soit dû au fait que la transmission par les violoneux était pour l'essentiel dans l'oralité... C'est aussi pour cette raison que les titres ont un rapport direct avec la chansonnette qui servait de support et d'aide-mémoire. Quant à savoir si le titre a précédé ou est issu de la chanson, nous ne saurions trancher. Toutefois en cette seconde moitié du XIXème siècle, il apparaît que la mode est favorable aux qualificatifs étrangers car, indépendamment de la Sicilienne ou de l'Autrichienne, on parle de l'Ecossaise, de la Mexicaine, de la Piémontaise, de l'Ostendaise, entre autre pour désigner des danses de salon.